Addis Abeba, 8 décembre 2011-Alors que la Directrice adjointe du Fonds Mondial, Debrework Zewdie, était en train d'expliquer au public que le Fonds Mondial n'avait pas abandonné la population africaine et ne se désintéressait pas du SIDA, près d'une centaine de militants arborant des affiches pour mettre la pression sur les gouvernements africains et les donateurs ) s'approprier l'épidémie du SIDA.
La dernière plénière de l'ICASA 2011 a tout de même réussi à laisser de l'espoir en dépit de l'annulation du 11ème round du Fonds Mondial. L'organisation continuera à faire campagne, lever des fonds et faire pression sur les gouvernements donateurs et bénéficiaires.
"Le Fonds Mondial ne va nul part," a dit le Dr. Zewdie en recevant les applaudissements de la foule.
"Nous souhaitons rappeler aux pays donateurs que ce n'est pas le moment de reléguer à un rang inférieur la lutte contre le Sida, surtout après y avoir investi des milliards de dollars," a-t-elle expliqué. "Nous voulons que les pays africains se souviennent qu'ils doivent respecter les engagements d'Abuja et qu'ils jouent leur rôle dans la lutte."
Le Dr Zewdie a, par ailleurs, annoncé la dernière stratégie du Fonds Mondial qui met en place des critères pour les pays ayant le plus de besoins. "Notre stratégie est, encore et toujours, de sauver plus de 10 millions de vies d'ici 2016. [...] En 2000, le monde s'est uni et les gens ont montré leur leadership, la communauté internationale a alors trouvé les ressources nécessaires, il n'y a pas de raison qu'elle ne les trouve pas maintenant".
Des représentants des militants contre le SIDA se sont adressés à la foule durant la plénière. Une des militantes a lancé un défi aux gouvernements pour qu'ils allouent plus de ressources locales à leurs populations mourantes. "Il est temps pour l'Afrique de jouer son rôle. Il est temps qu'un souffle nouveau arrive et qu'on aie une réponse," a-t-elle criée sous les hourras du public.
La militante en justice sociale sud-africaine, Marlise Richter, a rappelé aux délégués présents en plénière qu'il fallait lever les barrières sociales empêchant les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres, utilisateurs de drogues injectables et travailleurs sexuels de recevoir un traitement approprié en Afrique. En plus de lever ses barrières, elle a appelé les leaders du PEPFAR à revenir sur leur engagement anti-prostitution. Cet alinéa spécifie que le PEPFAR ne peut en aucun cas allouer des fonds à un programme s'engageant dans des activités de décriminalisation de
la prostitution.
"Il faut que l'on aille au-delà de la théorie et que l'on donne une voix aux populations qui ne peuvent s'exprimer par peur de sanctions," a dit Mme Richter.
Ces trente dernières années, l'épidémie de SIDA a tué plus de 15 millions d'africains, ce nombre a diminué grâce aux antirétroviraux et aux programmes de prévention à l'échelle du continent.
"Nous sommes à un moment critique, devons trouver de nouvelles ressources et devons nous battre pour protéger nos acquis" a dit Dr Zewdie.
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Addis Abeba, 7 décembre 2011-Le respect et la reconnaissance des droits de santé sexuelle et reproductive des femmes et adolescents étaient les principaux sujets de la plénière de ce matin.
M. Tewodros Melesse, a rappelé les participants que la sexualité n'était pas un concept de l'Occident et que profiter de ses droits signifiait être capable de tolérer les différences d'opinion. La reconnaissance des droits de santé sexuelle et reproductive en Afrique continue à être ralentie par la stigmatisation et la discrimination.
M.Melesse, directeur général de la Fédération Internationale de Planning Familial (IPPF) a raconté à l'audience l'histoire d'un adolescent homosexuel camerounais dont la vie a été brisée à cause de la discrimination qu'il a enduré de sa famille et de sa communauté. Il a trouvé refuge auprès d'une association locale de lutte contre le VIH/SIDA. M.Melesse a cependant reconnu qu'avoir des droits ne signifie pas que notre vie n'est plus en danger, mais que l'on a une protection.
La zimbabwéenne Annah Sango a, quant à elle, fait un discours sur la perspective de genre face au VIH. Les femmes représentent 70% des individus ayant le VIH à travers le monde. L'Afrique à cette date, reste le seul continent où la prévalence est plus forte est plus forte pour les femmes que pour les hommes. Dans de nombreuses situations, elles sont confinées dans des rôles prédéfinis et n'ont pas de poids dans les décisions qui s'effectuent au sein de leur propre foyer.
Elle a aussi constaté que les relations sexuelles durant l'adolescence souvent n'étaient pas consensuelles, à cela viennent s'ajouter d'autres facteurs tels que la consommation d'alcool, la crainte d'être marginalisées ou encore la violence de leurs partenaires. Elle a conclu en disant que la protection et le traitement pour les adolescents et les jeunes femmes seront inexistants tant que les femmes ne seront pas au centre de la réponse.
Les professeurs David Serwadda de l'Université de Makerere et Phyllis Kanki de Harvard ont donné des présentations sur le traitement comme moyen de prévention ainsi que sur la situation des traitements antirétroviraux (ARV) en Afrique.
Depuis la fin des années 1990, les chercheurs savent que lorsque le traitement aux ARV intervient suffisamment tôt, les taux de transmission peuvent passer de 30% à 90%. Alors qu'il était impossible d'avoir accès aux ARV il y a 10 ans, les prix ont diminué rendant le traitement disponible à un plus grand nombre d'individus. Il y a aujourd'hui cinq millions de personnes en Afrique sous ARV, ce qui a fait chuter les décès de manière drastique.
Les médicaments les plus récents sont encore trop coûteux pour les pays à revenu moyen ou faible. "En Afrique, les pharmacies sont précaires et c'est pourquoi il est primordial que nous puissions offrir le meilleur traitement avec des choix limités," a déclaré le professeur Kanki. La couverture en ARV est encore trop faible pour les enfants – seul le Botswana réussi à fournir des ARV à 90% des adultes et enfants malades. Le meilleur moyen d'assurer la rétention est à travers la prise en charge, l'éducation, l'implication des familles et le soutien de la communauté, a-t-elle ajouté.

Addis Abeba, 7 décembre 2011-Une session sur les droits de santé sexuelle de la Jeunesse a mis l'emphase sur les droits des jeunes vivant avec le VIH/SIDA. Lors de cette sessions interactive, les participants ont donné leur définition de ces droits et qui, selon eux, devraient avoir ces droits. Les avis des participants se sont exprimés à travers l'usage d'expressions telles que droit d'avoir des relations sexuelles, choix, orientation sexuelle, non-discrimination, égalité, etc. et la grande majorité d'entre eux a affirmé que ces droits étaient pour tous.
Une discussion a ensuite eu cours suite à la présentation d'un kit de santé sexuelle et reproductive mis au point par des jeunes. Les participants ont pu partager leurs expériences et se poser des questions entre eux.
La question du mariage avec des personnes ayant un statut différent, la révélation de son statut à son partenaire, le choix du célibat après avoir été diagnostiqué. Le débat le plus virulent a sans nul doute été celui sur la révélation de son statut avant d'avoir des relations sexuelles.
En effet, certains ont affirmé que les individus sains ont droit à la santé et ont le droit de décider si oui ou non ils veulent continuer à avoir des relations sexuelles, compte tenu du fait que les préservatifs ne protègent pas du VIH à 100%. D'autres ont rétorqué que la pression et les lois sur la révélation obligatoire du statut augmentent la stigmatisation et la discrimination et dissuadent les gens qui souhaitent se faire dépister.
A la fin de la session, le consensus n'a pu être obtenu, même si tout le monde s'accordait pour dire que les droits de santé sexuelle sont liés aux droits de l'Homme. Le débat continue car les avis diffèrent sur la révélation du statut, l'orientation sexuelle et les relations sexuelles avec des personnes non porteuses du virus.
Addis Abeba, 7 décembre 2011-Quantité de données scientifiques continuent à paraître durant l'ICASA 2011, qu'il s'agisse de la rétention aux ARV ou de la discrimination et de la stigmatisation. En ce qui concerne la rétention au traitement, les principales raisons de la défection des patients sont les problèmes de transport et les coûts dans les cliniques. Ce qui au Libéria a résulté dans le décès de 54% des personnes ayant abandonné leur traitement.
Les plus grands risques de mortalité se situent dans les 3-9 premiers mois de traitement aux ARV. Une étude, menée au Malawi, sur plus de 165 000 patients a montré que c'était durant cette période que la moitié des décès avait eu lieu. Les personnes âgées sont plus particulièrement touchées.
Chez les enfants, si la prise d'ARV survient trop tardivement, les décès surviennent plus tôt. Il est important qu'il y ait une surveillance constante du virus résistant aux médicaments chez les individus n'étant pas sous traitement.
D'autres sessions ont souligné l'importance de mettre en place des mécanismes légaux, comme des tribunaux pour le VIH qui observeraient, documenteraient et sanctionneraient les violations des droits de l'Homme de manière durable. Une étude du programme de la police ghanéenne sur le SIDA a montré qu'en moyenne la connaissance du VIH par la police était élevée (85.3%) mais que 65.3% et 57.4% des policiers interrogés pensaient, respectivement, que les HSH et FSF méritaient d'être infectés.
Ces indications prouvent qu'il reste encore beaucoup à faire dans le changement des comportements des individus pour réduire la discrimination envers les Populations les plus exposées, car avec la stigmatisation, elles restent des aspects quotidiens de la vie de ces populations. Bon nombre d'études montrent des moyens innovants d'assurer une connaissance des droits accordés aux PVVIH pour que les lois soient effectivement implémentées.
Les réseaux de soutien (comme ceux des prisonniers) et les stratégies fournissant un soutien psychosocial aux adolescents, femmes et enfants vulnérables sont essentiels au soutien des personnes infectées par le virus. C'est pourquoi les réseaux de la société civile à l'échelle locale, nationale et internationale continuent à jouer un rôle déterminant dans la réponse au VIH et doivent être renforcés.
Le Prix du Jeune Chercheur a été décerné à deux scientifiques: Chioma F Umeuzuegbu, de l'Hôpital St. Charles Borromeo, centre de ressources pour le VIH, Onitsha, Nigéria a été récompensée pour son résumé : Reducing Loss to Follow-up through Effective Contact Tracking (CT). Et Dawit Assefa de l'Institut Ethiopien de Santé et Nutrition pour son résumé : Evaluation of In-House HIV Drug Resistance Testing Assay.
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Addis Abeba, 6 décembre 2011-Plus de femmes dans les décisions sur le VIH/SIDA en Afrique, engagement des donateurs auprès du Fonds Mondial et moins d'excuses de leur part pour leur manque de financement sont les principaux points abordés par Stephen Lewis, l'un des fondateurs de AIDS-Free World, lors de la plénière de l'ICASA 2011 ce matin.
Les présentations qui l'ont suivi ont surtout traité de la transmission du virus de la mère à l'enfant (TME), M.Lewis a remarqué qu'il est rare que les femmes aient le dernier mot lorsqu'il s'agit du VIH et qu'étant donné que le PTME concerne plus particulièrement les femmes, elles doivent à part entière faire partie de la lutte. Il a dénoncé les organisations qui n'ont rien fait ces cinq dernières années et sont en déni. Sans cette attente inutile, des milliers de vies auraient pu être épargnées, a-t-il dit dans son discours.
C'est en parlant de l'annonce du Fonds Mondial de son incapacité à fournir des fonds pour l'Afrique jusqu'à 2014, que M.Lewis a su gagner la sympathie et le soutien de la foule. Pour lui, il est inconcevable, outrant et inadmissible que l'institution se retire ainsi. Il a continué en disant qu'il s'agissait d'un crime et que les pays donateurs s'en sortiraient indemnes car il n'y a personne pour les poursuivre. Selon lui, ces pays sont redevables à l'Afrique après l'avoir pillée pendant plus de six cents ans.
Le Directeur de AIDS-Free World a lancé un appel au Président Obama pour que les contributions des Etats-Unis au Fonds Mondial passent de 4 à 6 milliards de dollars pour combler le manque laissé par les pays européens.
Les autres orateurs de la plénière ont félicité les pays africains pour avoir obtenu des bons taux de distribution des antirétroviraux auprès des femmes enceintes et demandé aux pays de continuer leurs efforts de planification familiale.
Bien que dans certains pays comme l'Angola, le Nigéria, le Tchad ou la République Démocratique du Congo, moins de 30% des femmes enceintes séropositives sont sous traitement, d'autres comme l'Afrique du Sud ont virtuellement réussi à éliminer la PTME. Le Prof Sheila Tlou, Directrice de l'Equipe régionale du l'ONUSIDA pour l'Afrique Australe et Orientale dans sa présentation a déclaré que le prochain défi était l'atteinte des femmes en situation d'extrême pauvreté et fournir des équipements aux communautés les plus démunies.

Addis Abeba, 6 décembre 2011-Divisé en plusieurs zones, le village communautaire couvre la plupart des thèmes de la Conférence sous des formes variées. Que l'on se trouve dans la zone Condomize ou dans la zone de réseautage des personnes handicapées, c'est un endroit parfait pour rencontrer, s'informer et partager. Les organisations ayant un stand viennent de partout et des présentations musicales, théâtrales et éducatives y ont lieu tout au long de la journée, entre autres, le groupe Music Mayday qui a joué de la musique traditionnelle et contemporaine.
La zone de café de Condomize a attiré de nombreux curieux grâce aux discussions qui s'y sont tenues et les activités proposées par le groupe dans ses différents espaces.
Autre endroit à forte affluence du village communautaire, le Drop-In Center, de
l'association Nikat qui a pour but d'améliorer les vies des travailleuses sexuelles en tentant de régler les problèmes économiques et psychologiques qu'elles rencontrent. C'est un endroit où les délégués ont pu se détendre et recevoir des soins (manucure, pédicure, capillaires, etc.).
Dans la zone de réseautage de la Jeunesse, les jeunes ont pu discuter de la stigmatisation et des droits de l'Homme. Leur coin « Qu'est ce qui est dans tes pensées ? » a permis aux jeunes de s'interroger et d'écrire ce qu'ils avaient en tête.

Addis Abeba, 6 décembre 2011-Lors de la deuxième journée de sessions de l’ICASA 2011, les présentations scientifiques ont couvert des sujets diverses tels que la résistance aux ARV, la recherche d’un vaccin contre le VIH ou encore l’usage de modèles mathématiques pour évaluer la prévention et le traitement du VIH.
Le Dr. Nafissatou Leye a reçu le Prix du Jeune chercheur pour sa présentation du Volet B intitulée “Echec virologique et résistance du VIH-1 aux ARV après 12 et 24 mois de traitement de 1ère ligne au Sénégal (Projet ANRS 12186)” qui met en avant les taux d’échec de certains ARV après 12 et 24 mois.
Par ailleurs, plusieurs présentations ont abordé les expériences récentes d’introduction des ARV en Afrique. Les présentations ont comparé l’efficacité et la tolérance aux combinaisons simplifiées d’ARV, la mortalité et les facteurs de risque chez les PVVIH sous ARV.
La plupart des présentations de la journée couvraient le thème Science fondamentale. Les présentateurs ont décrit les avancées dans les essais d’évaluation du VIH et les nouvelles technologies. L’emphase a été mise sur le besoin qu’il y a de développer de nouvelles approches et outils pour assister l’examen des statuts immunologiques et viraux des patients en Afrique. Tout ceci devant se faire à coûts réduits, dans des délais courts et doit être applicable sur le continent.
La question du vaccin africain pour le VIH a été le sujet d’une autre session qui s’est axée sur la promotion et le plaidoyer pour la recherche et le développement de ce vaccin. Plusieurs approches innovantes ont été proposées dont des essais cliniques adaptatifs obtenant des résultats en temps réel et étant plus rapide et moins cher. On a également parlé du Partenariat Africain du Vaccin contre le SIDA (AAVP) pour renforcer l’appropriation et la contribution des pays africains à toutes les phases du développement du vaccin.
Les sessions du Volet E se sont focalisées sur l’efficacité des coûts, les meilleures pratiques et les innovations. Il est important que dans avancées soient réalisées, notamment dans le domaine de la PTME car les services restent trop chers pour la majorité de la population.
Pour finir, l’équipe du programme DREAM a mené un exercice de modélisation mathématique pour évaluer l’impact du dépistage du VIH sur tous les adultes et du traitement de tous les patients séropositifs d’une population subsaharienne de près de 300 000 individus où la prévalence du VIH serait de 12%.
Les résultats de cette modélisation ont montré que l’incidence du VIH passait de 0.7% à 0.2% en 5 ans à partir du début du dépistage et traitement pour tous. Ces données prouvent que la modélisation mathématique que la prévention via le dépistage et le traitement peut faire baisser les chiffres de progression, transmission et mortalité du VIH.

Panel des Premières Dames sur le VIH
La Première Dame de Namibie, Penehupifo Pohamba, présidente de l'Organisation des Premières Dames contre le VIH/SIDA (OAFLA) ainsi que celles de l'Ethiopie, de la Namibie, du Rwanda et du Tchad ont présenté les résultats obtenus au sein de leur association et les succès de leurs pays.
Au Rwanda, les services de PTME ont été intégrés aux centre de santé infantile et en Ethiopie les mutilations génitales féminines ont été déclarées haram (péché) dans la région Afar où c'était une pratique commune.
Les trois domaines prioritaires identifiés par la Présidente de l'OAFLA pour son mandat sont : l'expansion de la prévention des nouvelles infections chez les enfants et maintenir leurs mères en vie, la promotion d'une communication et d'un plaidoyer efficaces sur le VIH/SIDA et sujets associés et le remaniement de l'OAFLA pour augmenter le nombre de membres, augmenter leur engagement et en attirer de nouveaux.
Présentations et Expositions d'Affiches
5 décembre 2011, Addis Abeba – L'exposition des affiches a débuté à midi dans le centre Millennium. En plus des posters émanant du programme de la conférence, diverses organisations, compagnies pharmaceutiques et scientifiques ont présenté leurs travaux, équipements et stratégies.
La session sur les ARV souligne l'importance de faire des études contextuelles sur l'adhérence au traitement
Addis Abeba, 5 décembre 2011. L'adhérence au traitement est plus élevée sur le continent africain qu'en Occident, pourquoi cette différence ? S'est demandé Yordanos Tiruneh, lors de la session sur l'adhérence aux ARV. Dans sa présentation, Ms. Tiruneh a cité l'importance culturelle des relations sociales en Afrique comme principal facteur explicatif de cette adhérence. En effet, une personne séropositive a plus de chances de prendre ses médicaments si elle a des responsabilités sociales, quand bien même elle n'aurait pas les moyens de manger ou de se rendre à la clinique. Dans de telles situations, ce sont ces liens qui poussent l'individu à passer outre son statut de malade. En dépit du prix dissuasif des ARV pour certains, le désir de rester en vie surpasse tout autre besoin physique (faim, effets secondaires, maladies opportunes, etc.). Dans leurs interventions les participants ont remarqué le manque d'études contextuelles sur la manière des malades de vivre leur maladie, la difficulté à évaluer la prise effective des ARV et le désir de retrouver une vie sociale normale pour les PVVIH.
Citation du Jour
"....nous pouvons, affirmer avec certitude que nous sommes au bout du tunnel et qu'il ne fait aucun doute que nous gagnerons la bataille contre le SIDA" Mme Netsanet Asfaw, représentante de la Première Dame éthiopienne.
Les ressources de l'Afrique pour financer la réponse de l'Afrique au VIH/SIDA
Lors du panel ministériel de cet après-midi, les pays africains ont été encouragés à exploiter leurs propres ressources pour financer la réponse au VIH/SIDA afin d'éviter la dépendance aux financements extérieurs. Les présentations faites durant ce panel ont commenté la forte dépendance du continent à l'aide internationale. Le Dr. Debrework Zewdie du Fonds Mondial a rappelé que 74% du financement international va à l'Afrique subsaharienne et que c'est pour cela que le continent subit si durement les conséquences des coupures budgétaires.
Le manque de ressources pour les pays africains constitue une menace considérable qui doit être éradiquée par les pays eux-mêmes. Selon les panelistes, l'argent des pays doit être utilisé pour les la prévention et le contrôle du VIH/SIDA. La croissance actuelle du continent et l'engagement politique dans la réponse au VIH/SIDA sont encourageants. L'Afrique devrait être capable de réduire sa dépendance.
Cette même idée a été reprise lors d'une session satellite portant sur le financement de la réponse au SIDA en Afrique subsaharienne. L'une des solutions proposées pour surmonter la crise du financement a été l'augmentation des ressources nationales.

Le lancement tant attendu de la 16ème Conférence Internationale sur le SIDA et les Infections le Sexuellement Transmissibles en Afrique a eu lieu au Millennium Hall, Addis Abeba, à 17 heures.
Lors de la cérémonie d'ouverture étaient présents le Premier Ministre éthiopien, Meles Zenawi, l'ancien Président américain, George W.Bush, le Directeur Exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, le Président de la Société Africaine Anti-sida, Prof.Robert Soudré, le Président de l'ICASA 2011, Dr Yigeremu Abebe, le maire d'Addis Abeba, S.E. Ato Kuma Demekisa ainsi que d'autres officiels de haut rang, des chercheurs, scientifiques, personnes vivant avec le VIH et leaders communautaires.
Le Premier ministre éthiopien à l'occasion du début de la plus grande conférence africaine sur le VIH/SIDA a parlé des succès du continent dans la réponse au VIH/SIDA grâce au soutien des partenaires internationaux.
Le Directeur Exécutif de l'ONUSIDA, a pour sa part parlé d'une journée importante pour montrer que la solidarité globale peut donner des résultats. Il a appelé la foule à se souvenir des 24 millions d'africains morts à cause de l'épidémie ainsi qu'à célébrer les succès accomplis car le continent a su prouver que les programmes de prévention mis en place étaient efficaces. M.Sidibé n'a toutefois pas omis de mentionner le recul du financement pour le VIH et la menace que cela constitue pour les programmes sur le continent.
Dans son discours d'ouverture, M.Bush a souligné l'attachement de la population américaine aux projets de réponse au VIH/SIDA en Afrique. Il s'est souvenu du contexte dans lequel il avait lancé le PEPFAR en 2003 et a dit qu'aujourd'hui encore, ce programme restait l'un des préférés des américains. A la fin de son adresse, il a reconnu que, malgré ces avancées et au vu de la situation économique mondiale, beaucoup d'efforts restaient à faire. Un prix a été décerné à M.Bush pour son soutien et apport dans la réponse au VIH/SIDA. A cette occasion, S.E. Dr Tedros Adhanom, ministre éthiopien de la Santé a exprimé sa reconnaissance à l'ancien président américain. M. Bush a ensuite reçu son prix de S.E. Ato Meles Zenawi.
L'ICASA 2011 sert de forum pour mettre en relation et tenir pour responsables les leaders politiques et nationaux, la communauté scientifique, les praticiens, les communautés, la société civile, le secteur privé et les partenaires pour étendre et pérenniser la réponse au SIDA. La Conférence, qui dure cinq jours, a pour thème « Appropriation, Renforcement et Pérennisation » propose à ses participants des sessions plénières avec des orateurs experts et reconnus, des satellites, des ateliers de renforcement des compétences, des expositions d'affiches ainsi que d'autres évènements parallèles.

Addis Abeba, 4 Décembre 2011 – A huit heures de l'ouverture officielle de l'ICASA 2011, le Plan d'Urgence Ethiopien pour la Prévention de la Transmission Mère-Enfant a été lancé aujourd'hui au Centre Millennium.
En présence de S.E Dr.Tedros Adhanom, ministre fédéral de la Santé éthiopien, du Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, de la Directrice du Leadership Technique du Bureau du Coordonateur Global sur le SIDA, Washington et du Dr Betru, Directeur général du Bureau fédéral de Prévention et Contrôle du VIH/SIDA, ce plan qui aborde des problèmes tels que les soins prénataux, les accouchements supervisés et les ARV pour les femmes enceintes séropositives a été lancé aujourd'hui.
Comme expliqué par le Dr. Adhanom, ce lancement est adéquat car les services de PTME se trouvent encore en nombre insuffisant dans le pays. Selon le rapport de progrès de l'ONUSIDA, l'Ethiopie est un des 22 pays d'Afrique subsaharienne ayant réussi à diminuer le taux national d'infection du VIH de 25%.
Pour atteindre l'augmentation des services de PTME et avoir une génération sans VIH, le Plan d'Urgence doit, selon Dr Tedros, chercher à intégrer la santé des mères et des enfants aux services de PTME et utiliser les groupes de femmes pour son appropriation et son implémentation, si l'on veut que les résultats soient concluants.
Au nom de l'Ambassadeur, Coordonateur des Etats Unis pour le SIDA et de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a félicité le gouvernement éthiopien pour sa réponse à la transmission du VIH de la mère à son enfant. Il a ensuite ajouté que le plan était politiquement correct, mais également socialement acceptable et économiquement viable. En effet, il faut moins de 300 dollars pour prévenir la transmission du virus et ainsi sauver la vie d'un enfant.
L'Ethiopie est un des pays ayant signé le Plan Mondial vers l'élimination des nouvelles infections chez les enfants d'ici 2015 et maintenir leurs mères en vie en Juin 2011.
Dans un développement récent, le Village Communautaire de l'ICASA 2011 a été ouvert ce matin. Le Village communautaire est conçu de sorte que les consultations entre les acteurs et les partenaires dans la réponse au VIH/SIDA soit entretenue mais aussi pour donner une plateforme aux acteurs-clés. A cette occasion, des officiels de haut rang ainsi que des représentants communautaires se sont exprimés sur les responsabilités partagées des principaux acteurs de la lutte contre le SIDA.
Lors de l'inauguration du village communautaire, les orateurs ont été Mme Jan Beagle, Directrice exécutive adjoint de l'ONUSIDA, S.E, Bience Gawanas, Commissaire aux Affaires Sociales de la Commission de l'Union Africaine, M. Dereje Alemayehu, Directeur du NEP+, Dr. Meshesha Shewarega, représentant de CSO, Prof. Robert Soudré, Président de la Société Africaine Anti-Sida et Dr. Tesfaye G.Kidan , Président du Programme de l'ICASA 2011