Addis Abeba, 7 décembre 2011 – En ce quatrième jour de la Conférence Internationale sur le SIDA et les IST en Afrique (ICASA), les sessions ont surtout été orientées vers les avancées scientifiques : science de laboratoire, gestion des infections opportunes, etc.
La plénière s'est focalisée sur la vulnérabilité des femmes, enfants et jeunes face au VIH, la santé sexuelle et reproductive et le VIH chez les jeunes. Les professeurs David Serwadda de l'Université de Makerere et Phyllis Kanki de Harvard ont donné des présentations sur le traitement comme moyen de prévention ainsi que sur la situation des traitements antirétroviraux (ARV) en Afrique.
Depuis la fin des années 1990, les chercheurs savent que lorsque le traitement aux ARV intervient suffisamment tôt, les taux de transmission peuvent passer de 30% à 90%. Alors qu'il était impossible d'avoir accès aux ARV il y a 10 ans, les prix ont diminué rendant le traitement disponible à un plus grand nombre d'individus. Il y a aujourd'hui cinq millions de personnes en Afrique sous ARV, ce qui a fait chuter les décès de manière drastique.
"En Afrique, les pharmacies sont précaires et c'est pourquoi il est primordial que nous puissions offrir le meilleur traitement avec des choix limités," a déclaré le professeur Kanki. La couverture en ARV est encore trop faible pour les enfants – seul le Botswana réussi à fournir des ARV à 90% des adultes et enfants malades. Le meilleur moyen d'assurer la rétention est à travers la prise en charge, l'éducation, l'implication des familles et le soutien de la communauté, a-t-elle ajouté.
Lors des sessions parallèles, la question des infections opportunes a été abordée. La cryptococcose, infection opportune la plus mortelle chez les PVVIH en Afrique, a fait l'objet d'une session, d'autant plus que l'Organisation Mondiale de la Santé a émis de nouvelles directives pour son traitement. Du côté des ateliers, l'un d'entre eux a porté sur le processus d'amélioration des laboratoires selon les étapes de l'OMS.
Les affiches exposées dans la Tente Dallol ont donné lieu à des discussions sur les avancées scientifiques, la stigmatisation, les relations concurrentes et les systèmes de santé.
Alors que les participants à l'ICASA 2011 continuent à lancer des appels aux gouvernements pour que la réponse au SIDA soit intensifiée, l'Ethiopie est en bonne voie pour atteindre ses propres objectifs.
Lundi, le ministre fédéral de la Santé éthiopien a lancé le Plan d'Urgence sur le PTME et l'ONUSIDA a lancé sa campagne d'élimination de la transmission mère-enfant en Ethiopie pour accélérer la fin des nouvelles infections chez les enfants d'ici 2015 avant l'ouverture de l'ICASA 2011 dimanche. Selon l'ONUSIDA, près de 1000 bébés sont infectés chaque jour par le VIH, 90% d'entre eux sont en Afrique subsaharienne.
Le Réseau National des Femmes Séropositives Ethiopienne a accueilli avec joie ce Plan d'Urgence ainsi que la reconnaissance du ministère de la santé éthiopien de l'apport des groupes de femmes dans l'utilisation des services par les femmes, notamment pour les soins prénataux. La prochaine étape, selon elles est la conception d'un programme répondant mieux aux besoins de la communauté pour remplir les objectifs que l'Ethiopie s'est fixée.
Dans un développement recent, le Réseau Oromia de Personnes Vivant avec le VIH/SIDA a offert un chèque de 30 000 birr à S.E. Dr. Tedros Adhanom Ministre de la Santé. Cette contribution servira au financement du barrage de la Renaissance Ethiopienne, un projet de barrage hydro-électrique à 4,8 milliards de dollars.
L'ICASA 2011 doit clôturer ses travaux au centre Millennium d'Addis Abeba le jeudi 8 décembre

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